La ville de Jacmel est à l’honneur.


Si pour les autres communes et départements d'Haïti le premier mai signifie fête de l'agriculture et du travail, cette date a une plus grande importance pour Jacmel. Géolocalisable au beau milieu du département du sud-est, la ville de Jacmel se limite au nord par les communes de la vallée de Jacmel, Léogane, Carrefour et Kenskoff. Selon un recensement par estimation de l’IHSI en 2009, la population de la commune s'élevait à 170 289 habitants. Mis à part son passé historique intéressant, cette ville est reconnue par plus d'un comme l'une des principales destinations touristiques d'Haïti. La plupart des activités touristiques sont mobilisées autours de différents sites et ressources culturelles. Parmi les plus fréquentés on reconnaît des plages  dont  Raymond des Bains, Kabik, Ti mouillage, La Saline; ceux branchés par l’exploration de la beauté des sites naturels accourent vers la chute de Bassin Bleu, la Cascade Pichon, le trou jet d’eau…

D’autres sites et attractions dont l’étang Bossier, le Moulin Price, le Marché en fer, les anciennes maisons Gingerbread, le Wharf touristique, le Centre culturel de Jacmel, l’ancienne Congo plage devenue le nouveau Lakou New York, la place publique ou se situe la statue de Magloire Ambroise, le marché Geffrard…, constituent des repères pour des visiteurs qui cherchent à connaitre la ville dans toute sa profondeur.  La dextérité créative et artistique de Jacmel à côté de son carnaval apporte pour les fans des expériences authentiques in situ ; l’incorporation sensationnelle et visuelle de ces manifestations culturelles est un élément positif qui ne cesse de fortifier l’image de cette ville comme destination touristique en Haïti. Célébrée le 1er mai, la fête patronale de Jacmel se marie avec la fête de l’agriculture et du travail pour constituer une force attractive mobilisant un flux de visiteurs considérable chaque année. 

Dès le milieu du mois d’avril, toute la ville est en mouvement, le défi n’est autre que de réaliser quelque chose de plus grandiose que l’année précédente. Les responsables d’hôtels, bars, night-clubs et autres entités ayant un penchant pour la culture organisent des bals et d’autres activités susceptibles d’apporter le profit économique pour leurs entreprises. C’est l’occasion pour les  jacméliens.nes et d’autres visiteurs  de gouter à la performance des Jazz nationalement reconnus. Le jour J débute habituellement à la messe, à l’église du Saint- Patron Saint Jacques et Philippe, le reste de la journée donne aux visiteurs divers options que ce soit les foires gastronomiques et artisanales, la visite des sites, les promenades sur  la plage avec à la clé la dégustation des poissons boucanés. La mairie, la direction du ministère de la culture, la direction du tourisme a Jacmel, la police, les autres agents touristiques et la population sont au cœur de l’organisation de cette activité si précieuse pour la ville. En ce jour, il n’est question que de détente et de plaisir, dans une ambiance festive et conviviale. 

Mais pour que cette fête puisse perdurer dans le temps, les ressources doivent être gérées au mieux. Cette gestion devrait être une préoccupation de L’État, afin de s’assurer de leur transmission pour les générations future et de veiller à ce  que les activités tournants autour de ces dernières soient bénéfiques pour la population locale ; la réalité est tout autre. Toutes ces ressources sont prises en charge par la population locale qui n’est pas tout à fait consciente de l’importance de ces biens pour la culture et ces rapports avec la question de leur identité. C’est pourquoi dans un site comme le Bassin bleu, on peut constater un sérieux problème d’organisation et d’entretien. La structure en place se contente  de percevoir les frais de la visite sans pour autant garantir un suivi et des guides formés. Le déboisement gagne du terrain, des discours non maitrisées sont diffusés ; ce qui nuisent a la réputation et a l’intégrité physique du site.

En dépit de ces problèmes et de tant d’autres, la ville créative reste debout. Il ne manque que de plus grandes interventions contrôlées des acteurs locaux pour mettre ces ressources au service du développement communautaire. Celles-ci doivent inclure un modèle de gestion calculée impliquant la population locale. Pour la mise en place d’une gestion efficace on doit divorcer avec l’amateurisme, offrir des formations aux cadres responsables des sites et la communauté jacmélienne qui sont des concernés permanent des affaires des sites. Toutefois, les stratégies de gestion des sites  doivent être en mesure de garantir des retombées économiques considérables au cours des manifestations comme celle du premier mai qui mobilise beaucoup de visiteurs.

En attendant, aujourd’hui le centre d’Haïti n’est autre que Jacmel. Cette année encore l’ambiance promet d’être extra. Faites vos bagages, n’oubliez pas d’amener les billets nécessaire a une plus grande consommation. On vous attend !!!



Noëlson Marc-Gaïver MICHEL

Etudiant finissant en patrimoine et tourisme UEH/ISERSS

Téléphone : +509 36391925- 43758333

Email : noelsonm60@gmail.com                            

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