La soupe au giraumon vers une reconnaissance internationale.
Classée au registre du patrimoine culturel immatériel haïtien le 20 décembre 2020, la technique de préparation de la soupe au giraumon (Soup joumou en créole haïtien), a fait l'objet d'une série de mobilisations qui ont pour but d'intégrer cette pratique à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Tout un travail a été effectué pour collecter des données auprès des communautés, institutions et personnes détentrices des savoirs et savoir-faire liés à la préparation de cet élément culturel. L'Université d'État d'Haïti (UEH) à travers l'Institut Supérieur d'Études et de Recherches en Sciences Sociales (IERAH/ISERSS) et le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) notamment, ont été parties prenantes dans cette initiative d'importance capitale pour le pays.
Associée à la célébration de l'indépendance d'Haïti tous les 1er Janvier, cette tradition culinaire a une histoire commune avec l'Afrique. En effet, ses origines remontent au période de l'esclavage, ou des milliers d'êtres humains ont été kidnappés et ramenés de force sur l'île.
Réduits en esclavage, traités comme des "biens meubles", déshumanisés, ils n'avaient pas le droit de consommer le fruit du giraumon. Avec la bataille de Vertières (18 novembre 1803) et la défaite de l'armée française, la liberté a été acquise avec brio.
Ainsi, lors de la célébration de l'indépendance le 1er Janvier 1804, la capitaine Marie Jeanne Lamartinière et Marie Claire Heureuse (l'épouse de Dessalines) ont préparé cette soupe pour la première fois, avec le giraumon comme ingrédient central.
Symbole de l'abolition de l'esclavage, cette soupe a traversé les générations en gardant toute sa charge mémorielle et identitaire. Caractérisée par une culture du partage, son importance pour la cohésion entre les communautés haïtiennes en fait un élément gastronomique approprié sur tout le territoire, mais aussi par la diaspora.
Maintenant, la soumission du dossier de candidature est une porte ouverte sur l'extérieur, afin de permettre au monde entier de découvrir cette pratique. L'histoire d'Haïti, c'est l'histoire des droits de l'homme, c'est l'histoire du monde. La première République Noire a tracé la voie aux autres communautés réduites en esclavage, en faisant de cette terre le bastion de la liberté.
Aussi appelée soupe de l'indépendance, cette pratique puise sa force dans son ancrage historique. Comme tout patrimoine intangible, la soupe au giraumon est un savant mélange entre tradition et modernité, tout âge et toute catégorie de personne trouveront du plaisir dans sa dégustation. Avec sa saveur originale et la variété d'ingrédients qui la composent, les amateurs de la gastronomie seront à coup sûr satisfaits de l'expérience.
Vivement la soupe au giraumon !!!
Herbert Nerette, étudiant finissant en tourisme et patrimoine (UEH).
E-mail: neretteh@gmail.com
Téléphone : 3815 8685
Beau Article pour la mémoire et pour l'histoire
RépondreSupprimerMerci pour votre appréciation. Ce n'est que le début.
SupprimerFélicitations
SupprimerTrès beau article, un article historique.
RépondreSupprimerBon début et bienvenu dans le monde des blogueurs.
Merci beaucoup Herbert ,pour cet article .Kenbe rèd,nap tann lot toujou☝️🙏
RépondreSupprimerCe travail doit encore continuer. Je crois que chaque réflexion faite sur tous les monuments, pratiques , traditions ... En péril ou valorisé sera d'importance dans la diffusion de ceux qui ont donné sens à notre passé et qui constituent encore aujourd'hui des éléments représentatifs de notre identité.
RépondreSupprimerfermement je vous encourage Zantray...
Bon travail
Merci poto👌
SupprimerToutes mes félicitations !
SupprimerTrès beau texte retraçant l'origine de ce patrimoine de très grande valeur qu'est la soup joumou.
Excellent début !
C'est un travail monumental, ce travail doit être continuer. J'apprécie énormément.
RépondreSupprimertrès bon travail!!! keep going!
RépondreSupprimertrès bon travail!!! keep going!
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